Paul Sérusier

Cette oeuvre signée Paul Sérusier est actuellement disponible à la Galerie Winston à Dinard.

(Paris,1864 – Morlaix,1927). Peintre Postimpressionniste français associé au mouvement des nabis.

Influencé par Paul Gauguin dans sa jeunesse, Paul Sérusier apprend de lui l’utilisation non naturaliste de la couleur et la distorsion de formes selon la sensibilité de l’artiste. « Le Talisman » représente un exemple très caractéristique de pré-abstraction qui n’aura pas de suite dans l’œuvre de Sérusier. Les sujets typiquement bretons alimentent son inspiration dans les années 1880-1890.

Sérusier fut le trait d’union entre Pont-Aven et les Nabis. Son symbolisme est issu de la Bretagne. Sérusier passe l’été de 1888 en famille à Pont-Aven et y rencontre des artistes, parmi lesquels Paul Gauguin qui influence immédiatement Sérusier. Il l’éloigne du réalisme et utilise des couleurs plus vives à son contact. La ville bretonne de Pont-Aven (Finistère) était à cette époque un centre d’attraction pour un grand nombre de peintres français et étrangers, en particulier américains.

Revenu à Paris avec un tableau inspiré par Gauguin, il transmet son enthousiasme à ses condisciples de l’Académie Julian. Le tableau  représentant un paysage aux formes schématisées et aux couleurs vives, est nommé Talisman (Musée d’Orsay, Paris).

Avec ses proches Pierre Bonnard, Maurice Denis,  Paul-Élie Ranson qui partagent ses idées, Sérusier forme un groupe, les nabis (« prophète » en hébreu). L’été 1891, Sérusier délaisse Pont-Aven et le Pouldu en s’installant à Huelgoat. Il peint des figures monumentales et solides de paysans bretons. Sa palette change, il n’utilise plus de couleurs pures mais les rompt avec du gris.

À partir de 1893, il s’installe à Châteauneuf-du-Faou dans le Finistère, lieu qui restera son domicile principal jusqu’à la fin de sa vie.

Au cours de l’été 1888, il est à Pont-Aven mais se tient d’abord à l’écart de Gauguin. En octobre, il fait la connaissance de Gauguin qui l’initie à sa nouvelle esthétique. Il en rapporte le talisman, une vue du Bois d’Amour qu’il montre à ses camarades de l’Académie Julian et qui résume à lui seul les leçons de Gauguin. Sérusier fonde alors la confrérie des nabis qui prône le retour aux sources. L’été 1890, il est pensionnaire à l’auberge du Pouldu, chez Marie Poupée avec Filiger, Gauguin et Meyer de Haan. C’est là qu’il peint 2 oeuvres pour compléter la décoration de l’auberge : Adam et Eve et Danse bretonne sur le linteau de la cheminée, toutes 2 d’abord attribuées à tort à Gauguin. A Paris au cours de l’hiver 1890-91, il rencontre Verkade et Ballin et assiste au banquet d’adieu de Gauguin. En juin 1891, il passe de nouveau à Pont-Aven mais séjourne au Huelgoat où Verkade et Ballin lui rendent visite. Il s’installe au Huelgoat jusqu’en 1893. En 1894, il exécute des cartons de vitraux pour Siegfried Bing à paris et passe l’été à Châteauneuf-du-Faou en compagnie de Gabriela Zapolska, femme de lettres, actrice et écrivain polonaise. A Paris, il peint des décors de théâtre pour Lugné-Poe et Alfred Jarry. Il voyage en Italie en 1895 avec Maurice Denis et en Allemagne en 1898. A Beuvron, il découvre « l’esthétique des saintes mesures » auprès de Verkade.

En 1906, il s’installe à Châteauneuf-du-Faou dans la maison qu’il s’est faite construire et qu’il va décorer de fresques ainsi que l’église. Mariée en 1912, avec une de ses élèves de l’Académie Ranson, Maguerite-Gabrielle Claude, il s’établit définitivement en Bretagne. Il meurt à Morlaix le 7 octobre 1927.

Une partie importante de l’œuvre de Paul Sérusier est conservée au musée d’Orsay à Paris.